L’Ecotourisme en Tunisie :

L’écotourisme en Tunisie est encore dans un stade initial d’évolution qui correspond à la phase d’expérimentation de nouveau produit. C’est uniquement à partir de 2008 que les premiers documents stratégiques sur l’écotourisme commencent à apparaître. Selon l’étude stratégique sur le développement de l’écotourisme en Tunisie, élaboré en 2008 par le MEDD, avec la collaboration de la GTZ, la Tunisie dispose d’un potentiel naturel varié lui permettant la promotion et le développement du tourisme écologique. Il existe, dans le pays, autour de soixante sites, qui, par leurs spécificités et leurs caractéristiques, ont retenu l’attention des spécialistes nationaux et internationaux (MEDD, 2009). La richesse des ressources naturelles faunistiques, floristiques, géologiques, culturelles et humaines, en Tunisie, favorise des possibilités d’activités écotouristiques très diversifiées (par ex. l’observation de la nature, les randonnées, l’agritourisme, la valorisation des arts et traditions populaires).

Il existe en Tunisie des initiatives de développement écotouristique, des services et des produits pionniers tant individuels que collectifs (MEDD, 2009). Certaines associations et organisations nationales et internationales perçoivent l’activité écotouristique comme étant génératrice de revenus pour les communautés locales. Maugréées démarches qui ne sont pas assez développées sur le plan participation des populations locales, nous trouvons quelques promoteurs privés qui croient en leurs projets. En Tunisie, l’écotourisme peut constituer un marché prometteur et rémunérateur : les projets d’écotourisme ont besoin d’investissements plus réduits que ceux du tourisme classique ; cependant, cette forme de tourisme durable une bénéficie, aujourd’hui, que des incitations communes au tourisme en général (enregistrement au droit fixe, exonération des bénéfices réinvestis, etc.) (MEDD, 2009).

Actuellement, plusieurs projets intéressants visent le développement écotouristique en Tunisie. Le projet à écotourisme et conservation de la diversité biologique désertique en Tunisie financé par la Banque Mondiale est entamé par le MEDD depuis 2013. Ce projet a pour objectifs :

– La promotion des conditions favorables pour la Gestion des Aires Protégées, le renforcement de la Gestion Durable des Terres et le développement de l’écotourisme

– L’appui à la mise en œuvre d’une gestion intégrée des ressources naturelles des Parcs Nationaux ciblés et les zones adjacentes.

Une autre initiative remarquable est le projet financé par l’Union Européenne en 2013, intitulé L’expérience méditerranéenne de l’Ecotourisme MEET. Ce projet vise à améliorer la durabilité et la rationalisation de la distribution du secteur du tourisme dans la région méditerranéenne avec l’objectif de promouvoir le tourisme durable, le développement socio-économique et le renforcement des territoires et de leurs populations.

Description de l’offre actuelle du Parc

Inventaire des attractions touristiques :

Le Parc National de Bou-Hedma offre un paysage présaharien unique en Afrique du Nord et ce par une diversité géomorphologique, édaphique et environnementale très variée. Ce qui a permis l’installation d’une flore relativement riche et bien adaptée aux conditions du milieu. Autrefois, la région de Bou-Hedma présentait une diversité faunistique très variée à savoir l’Eléphant d’Afrique du Nord, le Buffle Sauvage, l’Antilope Bubale, le Lion de l’Atlas, l’Oryx, l’Addax, etc. Au fil des années cette grande faune a progressivement disparu.

À partir des années 80, une partie de cette faune disparue, a fait l’objet de réintroduction dans le Parc à savoir l’Oryx, l’Addax, la gazelle M’horr, le Mouflon à manchette et l’Autruche. Il faut noter que ces espèces se multiplient d’une manière naturelle, ce qui a donné à l’opération un net succès et a enrichie le Parc sur le plan offre touristique.

Toutefois, on note la présence de plusieurs autres attractions touristiques dans les différentes zones du Parc. Dans la ZPI1 (figure 2), qui est la zone principale du Parc, on peut répertorier des enclos d’exposition d’animaux sauvages (actuellement il renferme des mouflons à manchettes), une collection de cactées, une aire de repos comprenant des banquettes et des tables construites en pierres (réservées pour le pique-nique), un café (en cours de construction), des toilettes publiques, un bassin d’accumulation des eaux de sources, l’ancien caravanes rail, un écomusée, deux maisons d’hébergement et un parking. A part la richesse floristique et faunistique, le Parc, dans sa (ZPI1), (figure 2) dispose d’une multitude d’atouts dont la source Ain Boucharchara, les grottes berbères dans la partie montagneuse du site panoramique de Ain Nouh avec sa source en amont et sa pépinière sur le piémont, les tumulus préhistoriques, les anciennes citernes et les marabouts dans le bas versant.

Concernant la (ZPI3), on distingue qu’elle est beaucoup plus riche en faune sauvage que la (ZPI1) et l’observation des animaux y est spectaculaire. En effet, la (ZP3) dispose d’un poste de vigie surmonté d’un mirador atteignant 17 m de hauteur, malheureusement, non équipé par un poste radio ni télescope. Nous observons, également, des ouvrages hydrauliques et des ruines Romaines remarquables et attractifs. Les pistes et les sentiers sont bien entretenus et carrossables. La flore est à peu près la même que celle du bas versant de la (ZP1). Par ailleurs, la régénération naturelle des Acacias tortillis est visible et, par endroit, elle forme des petits bosquets denses.

En dehors des zones de protection intégrales, nous pouvons trouver plusieurs sites d’intérêt touristique. Pour ce travail, nous nous limitons à deux sites à savoir la source thermale de Sidi M’hammed El Haddej et les ruines romaines de Zammour. Concernant la source thermale de Sidi M’hammed El Haddej, elle est située dans une palmeraie, ce qui donne à l’endroit une beauté supplémentaire et attractive, à ses alentours, il y a les huttes et les grottes berbères. Dans le même site, on note la présence de vestiges préhistoriques : silex taillé dans le site. Par ailleurs, le site Romain de Zammour comprend des mosaïques d’une conservation exceptionnelle ce qui donne au site une plus-value pour l’attraction touristique, surtout pour ceux qui partent pour le tourisme saharien.

Caractérisation des services et infrastructures actuels de la zone

Dans la zone d’étude, les services et les infrastructures sont limités. La seule possibilité d’hébergement est celle qui existe dans le Parc et qui se résume en deux bungalows récemment construits mais, malheureusement, non équipées en eau potable. Par ailleurs, la restauration est possible dans l’aire de repos et ce par l’organisation de repas légers (boissons et sandwichs). Ceci prouve le rôle que peut jouer la population locale en assurant les services de restauration, d’hébergement, etc. L’offre de restauration devrait se développer à l’extérieur du Parc. Cela reste dépendant des effectifs de touristes et visiteurs qui viennent dans la région et la résolution des problèmes fonciers qui existent. Par ailleurs, il est possible de dresser des tentes et des caravanes permettant l’hébergement dans le Parc et à ses alentours comme par exemple la source thermale Ain Haddej qui peut faire l’objet d’une aire de camping.

Les infrastructures et les enclaves d’intérêt écotouristique sont propriétés publiques de l’Etat Tunisien et sont, actuellement, toutes gérées par la DGF. Il est primordial de promouvoir la participation de la population à travers de petites entreprises, les organisations de la société civile et les ONGs pour gérer et valoriser ces endroits.

Par ailleurs, toutes les attractions touristiques ainsi que les services et infrastructures sont cataloguées selon les catégories suivantes :

– Infrastructures basiques

– Infrastructures d’accueil

– Infrastructures d’hébergement

– Ressources naturelles

– Ressources culturelles